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Analyser un objectif avec le réseau d’abstraction

Montgolfière et réseaux

Avant de passer à l’action sur un projet, il arrive souvent qu’on hésite, qu’on doute. Nous avons tous des envies, des idées, des rêves… Mais ils peuvent rester bloqués dans notre imaginaire tant qu’on ne prend pas le temps d’y réfléchir en profondeur.

Le réseau d’abstraction est un outil qui permet justement de dépasser ce stade et d’aller au fond des choses. Dans cet article, je vous explique pourquoi il est utile et comment l’utiliser.

Cet outil s’appuie sur les travaux de Basadur (1994), Hayakawa (1979), Isaksen et al. (1994), Puccio et al. (1995) et Parnes (1981).

 

Utilité du réseau d’abstraction

Le réseau d’abstraction permet d’envisager un projet, une envie ou une idée depuis de multiples points de vue.  Il permet d’inclure des éléments abstraits (motivations profondes) et concrets (blocages) afin de mieux avancer.

Le but de l’outil est d’examiner une grande variété de défis associés à votre vision ou à l’objectif que vous vous êtes fixé. C’est un véritable tour d’horizon à 360° qui permet d’explorer vos motivations ainsi que les contraintes qui pèsent sur votre projet. Pour faire ce travail, on utilise deux types de questions différentes, et complémentaires. Au final, on obtient une véritable cartographie des défis qui nous attendent vis-à-vis d’un objectif ou d’une envie.

En utilisant le réseau d’abstraction vous clarifierez ce qui vous donne envie d’agir, et vous identifierez également vos besoins de manière pragmatique. De plus, vous disposerez d’une série de questions ciblées qui vous permettront d’avancer efficacement vers votre but.

Cet outil fonctionne aussi bien pour un projet personnel que collectif. Il n’y a donc aucune raison de s’en priver !

 

Comment procéder ?

Vous l’aurez compris, le but du réseau d’abstraction est d’explorer les différentes zones de défis associées à l’objectif/la vision. Il s’agit d’un examen complet des challenges qui vous attendent. Comme évoqué précédemment, on génère ces défis via deux types de questions :

  • « Pourquoi ? ». Ce type de question sert à générer des réponses plus “abstraites” et motivationnelles.
  • « Qu’est-ce qui m’arrête, me bloque ? ». Cette question sert à identifier des éléments plus opérationnels et concrets.

Pour faire votre réseau d’abstraction, vous pouvez utiliser une simple feuille de papier en l’orientant en mode portrait. Bien entendu, il est également possible d’utiliser un logiciel de mindmapping afin de pouvoir modifier facilement votre schéma au fur et à mesure.

Les étapes de la démarche

  1. Identifiez un but ou un résultat souhaité (« J’aimerais bien… »). Inscrivez-le au centre d’une feuille.
  2. Demandez-vous pourquoi vous avez cet objectif. Vous pouvez vous poser les questions suivantes : “pourquoi ?”, “pourquoi est-ce important pour moi ?”, “pourquoi est-ce que je veux atteindre cet objectif ?”. Inscrivez la réponse dans une case, au-dessus de votre but central. Transformez ensuite cette réponse en une question commençant par “comment…”, “qu’est-ce que…”, “de quelle manière…”, etc. Inscrivez la question générée dans la même case.
  3. Revenez au but initial et posez-vous la question suivante : « pourquoi encore est-ce important pour moi ? ». Inscrivez la réponse à cette question dans une nouvelle case au-dessus du but central. Transformez ensuite cette réponse en question comme à l’étape précédente. Continuez à générer des réponses et de nouvelles questions de même niveau en répétant l’opération.
  4. Demandez-vous « pourquoi » et « pourquoi encore » pour chacune des réponses générées au niveau +1. Posez-vous ces questions pour chacune des réponses de niveau +1 et inscrivez les réponses et les questions liées dans des cases au-dessus, au niveau +2 (même principe qu’à l’étape 2). Vous pouvez continuer à faire ce travail pour chaque niveau supplémentaire si vous le souhaitez. Arrêtez-vous si vous finissez par tourner en rond.
  5. Pour explorer des défis plus concrets, posez-vous la question suivante : « qu’est-ce qui m’en empêche ? ». Partez du but/de la vision centrale pour vous poser cette question. Ici aussi, transformez les réponses en questions sur le modèle de l’étape 2. Inscrivez vos réponses et les questions associées dans de nouvelles cases, en-dessous du but initial. Faites ce travail jusqu’à épuisement pour le but central.
  6. Pour chaque question de niveau -1 générée, demandez-vous : « quoi d’autre m’en empêche ? ». Faites cela jusqu’à ne plus trouver de nouveau éléments. Vous pouvez rentrer dans les détails de manière très approfondie si vous le souhaitez. À chaque fois, inscrivez les réponses et les questions correspondantes dans des cases en-dessous du niveau précédent. Arrêtez de descendre dans les niveaux quand les défis générés sont extrêmement basiques et concrets.

 

Un exemple de réseau d’abstraction

Exemple de réseau d'abstraction partielAfin mieux comprendre le fonctionnement de l’outil, rien de mieux qu’un exemple. Je vous ai préparé un réseau d’abstraction que vous pouvez voir ci-contre. N’hésitez pas à cliquer sur l’image pour l’agrandir.

Notez que cet exemple ne montre qu’un réseau partiel. En effet, on formule souvent bien plus de défis que ceux inscrits sur le schéma. Néanmoins, pour ne pas surcharger cette illustration, j’ai m’en suis tenu à l’essentiel.

Vous constaterez ici que les réponses dans la partie haute du schéma renvoient à des problématiques plus globales, alors que le bas du schéma se focalise sur le concret. Par ailleurs, vous pouvez observer que deux réponses de même niveau peuvent être directement liées (ex : en haut à droite du schéma). De même, une réponse peut en cacher plusieurs lorsque l’on poursuit l’exploration (ex : les 2 réponses qui expliquent ce qui empêche la personne de l’exemple d’avoir plus de clients potentiels).

 

Les bénéfices de l’approche

Il y a plusieurs avantages à l’utilisation d’un tel outil. Premièrement en se demandant “pourquoi ?”, on découvre parfois que l’objectif initial n’est pas le plus important et qu’un autre, plus profond, doit être remis au centre. C’est alors ce nouvel objectif qu’on poursuivra. Cela peut ainsi radicalement changer votre focus et ce dans quoi vous investissez votre énergie et vos efforts. Votre objectif initial n’est très souvent qu’une manière parmi de nombreuses autres d’atteindre un objectif plus profond et plus important.

A l’inverse, utiliser le réseau d’abstraction peut être une manière de confirmer votre but initial. Vous pourrez alors pleinement dresser le panorama des défis à relever pour l’atteindre. Plutôt que d’être implicites et cachés, ceux-ci seront alors en pleine lumière. Vous aurez ainsi commencé à découper le travail à venir en identifiant les obstacles liés à chaque composante de votre projet. Mieux encore, vous disposerez d’une liste complète de questions une fois votre réseau réalisé. En répondant spécifiquement à chacune d’entre elles, vous progresserez de manière sûre vers votre but. Cette simple démarche augmente grandement les chances de réussite.

Mais vous vous demandez peut-être pourquoi on cherche à reformuler chaque motivation ou blocage en question. Cette démarche sert en réalité à transformer vos réponses en éléments activables, qui vont inciter au passage à l’action. La dynamique n’est alors plus du tout la même et vous permettra d’être plus proactif par la suite.

 

Conclusion

Simple à mettre en place, le réseau d’abstraction est un outil qui peut vous faire gagner un temps précieux dans vos projets. Pour ceux qui ont du mal à passer à l’action, il constitue un moyen simple et rapide de mettre vos rêves à l’épreuve du réel. Dans la plupart des cas, plusieurs chemins existent pour avancer votre un objectif, aussi ambitieux soit-il ! Et cet outil rend les choses plus concrètes et accessibles. Alors, n’hésitez plus !

 

Références

Basadur, M. (1998). Simplex, a flight to creativity: [how to dramatically improve your performance. S.l.: Creative Education Foundation Pr.
Hayakawa, S. I., & Hayakawa, A. R. (1990). Language in thought and action (5th [rev.] ed). San Diego: Harcourt Brace Jovanovich.
Isaksen, S. G., Dorval, K. B., & Treffinger, D. J. (1994). Creative approaches to problem solving. Dubuque, Iowa: Kendall/Hunt.
Parnes, S. J. (1981). The magic of your mind. Buffalo, N.Y: Creative Education Foundation in association with Bearly Limited.
Puccio, G. J., Mance, M., & Murdock, M. (2011). Creative leadership: skills that drive change (2nd ed). Thousand Oaks, Calif: SAGE.

 

Bastien Wagener
WRITTEN BY

Bastien Wagener

Docteur en psychologie, je suis passionné à la fois par le développement personnel, mais aussi par la recherche sur les capacités et potentialités incroyables de l’être humain !
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