Sur se-realiser, plusieurs thématiques relevant de la psychologie positive sont abordées. Parmi celles-ci, les forces de caractère constituent un axe de développement personnel central. Mais le test des forces proposé sur le blog n’est pas la seule approche existante sur le sujet. Aujourd’hui, je vous propose d’explorer les points forts et les points faibles de trois tests de personnalité axés sur le positif :

• Le test des forces de caractère
• Le StrengthsFinder
• Le MBTI

Dans cet article, je présenterai globalement chacun de ces tests, ses avantages et ses limites. Cela vous permettra de comprendre pourquoi le test des forces de caractère a été choisi au détriment d’autres approches sur se-realiser.

Le test des forces de caractère de l’institut VIA

Ce test a été développé au début des années 2000. Un de ses avantages est de proposer un langage commun, une grille de lecture qui permet d’appréhender la complexité de l’être humain. Tout en offrant un niveau de détail important grâce aux 24 forces de caractère, il reste suffisamment resserré pour faciliter la compréhension des comportements.

Par ailleurs, les 24 forces retenues dans cette approche sont universelles et reflètent des éléments de personnalité plutôt stables.

Cette nomenclature s’applique également aux comportements et réactions dans tous les domaines. A la maison, au travail, à l’école, entre amis, dans les loisirs, les forces de caractères s’expriment partout. On peut ainsi les travailler et les développer dans les domaines de vie qui nous intéressent en premier lieu. Avec ce test, il est donc inutile de multiplier les grilles de lecture différentes pour les relations interpersonnelles, le travail ou la vie de couple.

Vous le savez, sur se-realiser, j’essaye de mettre en avant des outils utiles qui s’appuient sur la recherche scientifique. Là encore le test de l’institut VIA marque des points. Il a été construit en respectant l’approche scientifique, les articles de recherche à son sujet sont accessibles et transparents, et son optimisation se poursuit depuis les débuts.

Enfin, la démarche des chercheurs qui travaillent sur le test des forces de caractère consiste à en faire un outil accessible et utile, en le proposant gratuitement, sur Internet, en une trentaine de langues.

Le StrengthsFinder de Gallup

Ce test a été développé par Donald O. Clifton, pionnier dans la recherche sur les forces et les talents, et figure historique de la psychologie positive. Il précède le test des forces de caractère de seulement quelques année. L’institut Gallup qui héberge le test a identifié 34 thèmes qui correspondent à des talents. Selon cette approche, c’est en appliquant les talents qui nous correspondent le plus qu’on les transforme en forces.

Le StrengthsFinder s’est toujours focalisé sur le monde du travail de manière prioritaire. Gallup propose ainsi cette démarche d’évaluation dans le cadre d’accompagnement d’équipes, de développement professionnel, ou de travail sur le management.

Si ce test présente un intérêt opérationnel certain dans le monde professionnel, il est limité par plusieurs aspects :

• Basé sur la technique du sondage, il présente certaines limites, même si cette méthode a été appliquée de manière rigoureuse. Avec le temps et le nombre de répondants au test, sa robustesse s’est nécessairement améliorée.
• Non ouvert à la recherche scientifique, son fonctionnement reste un “secret maison”.
• Le StrengthsFinder s’intéresse exclusivement aux forces dans le domaine professionnel, ce qui limite ses applications dans la vie “en général”.
• Il reste situé culturellement pour une partie au moins des thèmes identifiés.
• Son caractère payant (50$ environ) en limite la diffusion et l’accessibilité.

Si le StrengthsFinder reste une démarche intéressante et riche, il possède une portée et une puissance moindre que le VIA, de part son aspect fermé et son focus sur le monde professionnel.

Le MBTI (Myers-Briggs Type Indicator)

Dernier outil abordé dans cet article, le test de Myers-Briggs a été développé dans les années 60 en se basant sur la typologie du psychanalyste Jung. Même s’il ne s’intéresse pas directement aux forces ou aux talents, il s’inscrit néanmoins dans une démarche positive de la personnalité.

Afin de catégoriser les individus et les résultats obtenus, le MBTI s’appuie sur 4 axes pour définir la personnalité :

• L’orientation de l’énergie entre extraversion et introversion.
• La manière privilégiée de recueil de l’information, entre sensation et intuition.
• Le traitement privilégié de prise de décision entre pensée et sentiment.
• Le mode d’action préféré entre jugement (plus rationnel) et perception (plus irrationnel).

La combinaison de ces 4 dimensions ainsi donne 16 typologies de personnalité différentes. Comme précisé plus haut, le MBTI s’axe plutôt sur le positif, avec des risques de surutilisation ou de sous-utilisation de certains traits de caractères qui peuvent être contre-productif. On retrouve donc la même approche que dans les deux précédents tests de ce point de vue.

Néanmoins, il existe de nombreux problèmes avec cet outil. Tout d’abord il n’est ni construit sur une théorie scientifique, ni élaboré selon la méthode scientifique. Par ailleurs, ses résultats sont assez peu stables, même à quelques semaines d’intervalle.

Si ce test propose un vocabulaire et des typologies très “parlantes”, il n’est néanmoins pas pour autant précis et pertinent. C’est justement pour cette facilité de compréhension qu’il est très utilisé dans le monde professionnel, mais aussi parce qu’il bénéficie d’une histoire longue et d’une importante base installée de praticiens. A l’époque de sa création, il répondait à un réel besoin puisque ce type de test manquait cruellement.

Pour terminer sur le MBTI, vous aurez compris qu’il n’est selon moi pas un choix prioritaire lorsqu’on cherche à analyser la personnalité d’un individu pour l’accompagner dans une démarche de développement personnel efficace. Étant un test payant, non validé scientifiquement et assez peu stable dans le temps, son intérêt et son applicabilité sont plutôt limités.

Conclusion

Vous l’aurez compris, le test des fores de l’institut VIA reste l’approche la plus scientifique et la plus transparente de la personnalité. Bien sûr, son élaboration est encore récente et sa solidité scientifique peut encore énormément évoluer avec le temps. Néanmoins, la transparence de la démarche et son approche scientifique permet de se fier à cet outil.

En revanche, lorsqu’on s’intéresse à la pathologie, ce type d’approche positive peut présenter des limites. D’autres tests spécifiques seront alors plus appropriés pour aider à la progression de patients en difficulté. La grille de lecture du VIA reste néanmoins très intéressante grâce à son caractère universel et scientifique.

Mais quelle que soit la situation, peu importe la qualité du test : c’est ce qu’on fait des résultats qui compte. Premièrement, il faut toujours veiller à ne pas s’enfermer dans une lecture simpliste des choses en catégorisant définitivement les autres et soi-même en fonction des résultats obtenus. Enfin, il faut s’appuyer sur cette base pour améliorer sa qualité de vie. Il faut donc agir à partir des résultats obtenus. Cela peut se faire via de nombreux exercices qui permettent à la fois de mieux s’approprier ses résultats et d’augmenter son épanouissement personnel.

N’hésitez donc pas à passer plusieurs tests, et à mettre les résultats obtenus au service de vos objectifs, sans vous enfermer dans un diagnostic !