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Mesurez votre niveau d’empathie

Peinture murale multicolore de deux mains

L’être humain est un animal social. Comprendre les réactions des autres, se mettre à leur place et être capable d’interpréter l’expression de leurs émotions sont des compétences incontournables. Si nous disposons tous de cette faculté qu’on appelle “empathie” , cette dernière se développe de manière variable selon les individus. Notre héritage génétique et notre environnement l’influencent fortement. Il est toutefois toujours possible de la développer. Et pour ce faire, il est important de commencer par évaluer objectivement notre niveau d’empathie. C’est ce que je vous propose de faire dans cet article.

 

L’importance de l’empathie

L’empathie dépasse la simple capacité à ressentir ce que quelqu’un d’autre ressent. Il s’agit d’une compétence essentielle qui nous permet d’interagir de manière pertinente avec d’autres personnes dans divers contextes sociaux1. Au-delà du ressenti, elle nous permet également d’imaginer l’expérience émotionnelle et cognitive d’autrui, de nous mettre à sa place2.

Si nous étions dépourvus d’empathie, nous aurions des difficultés majeures à :

  • Comprendre les émotions, motivations et comportements des autres ;
  • Répondre de manière appropriée aux ressentis et réactions d’autrui ;
  • Comprendre les interactions sociales qui s’appuient sur des comportements, indices et normes sociales subtiles (ex : blagues, gaffes, sarcasmes, etc.).

Par ailleurs, le fait de répondre avec tact aux émotions de quelqu’un d’autre est très important pour créer des liens. L’empathie est par exemple à la base de la relation qui se forme entre un parent et son enfant3. Elle contribue aussi à la compréhension des comportements sociaux complexes et à l’engagement dans ces derniers (ex : bénévolat, soins palliatifs, etc.).

Pour résumer, l’empathie est un processus multidimensionnel qui s’appuie sur des composantes émotionnelles, cognitives, comportementales et morales4.

Les deux types d’empathie

Traditionnellement, on distingue deux types d’empathie5 :

  • L’empathie émotionnelle. La personne “en empathie” présente un état émotionnel cohérent par rapport à celui d’un autre individu suite à la perception de sa situation. Les émotions ressenties peuvent être similaires à celle d’autrui mais atténuées (ex : tristesse) ou différentes tout en restant appropriées (ex : éprouver de la compassion pour quelqu’un en souffrance).
  • L’empathie cognitive. En plus du fait d’être touché émotionnellement, on comprend la situation perçue. Cela implique la mise en perspective et l’attribution d’états mentaux. Il s’agit ici de la capacité à identifier et à comprendre les émotions des autres. C’est notamment ce type d’empathie qui explique le fait qu’on prenne la défense de quelqu’un.

Cet article étant focalisé sur l’évaluation de l’empathie, je ne vais pas approfondir davantage ce concept. Toutefois, si vous souhaitez en apprendre plus sur l’empathie, ses origines et ses effets, je vous invite à lire cet autre article du blog consacré à ce sujet.

 

Évaluez votre niveau d’empathie

L’évaluation du niveau d’empathie peut avoir un intérêt pour travailler au développement de cette compétence. Lorsqu’on se sent dépassé par des situations sociales et qu’on a du mal à comprendre les réactions des autres, cela peut provenir d’un manque d’empathie. Afin de savoir sur quelle dimension travailler pour mieux fonctionner, il faut donc commencer par évaluer objectivement cette capacité que nous possédons tous, à des niveaux variables. Le fait de disposer d’outils scientifiquement validés pour ce faire est toujours intéressant par rapport à des estimations subjectives, qui peuvent parfois s’avérer très erronées.

Les différents tests

Un des premiers tests pour mesurer l’empathie chez l’adulte a été développé au début des années 2000. Il avait notamment pour objectif de détecter certains troubles du spectre autistique et de proposer une évaluation permettant de discriminer différents niveaux d’empathie1. Ce test a également pu démontrer que le niveau d’empathie des femmes était en moyenne très légèrement supérieur à celui des hommes1. Au fil du temps, ce questionnaire, l’Empathy Quotient, a été optimisé et raccourci. Ses dernières versions comportent 60 (EQ-60) ou 40 items (EQ-40). Il existe deux traductions françaises validées de l’EQ-60. Elles sont accessibles ici.

Un autre outil a été élaboré en parallèle par un autre groupe de chercheurs, le Toronto Empathy Questionnaire (TEQ)6. Il est plus court que le précédent et présente de bonnes qualités psychométriques. Il est par ailleurs fortement corrélé avec l’EQ-60. Cela signifie que les résultats des deux tests sont comparables.

Un test en 16 questions pour évaluer votre niveau d’empathie

Afin de déterminer votre niveau d’empathie, je vous propose donc de passer le TEQ, plus rapide. La version ci-dessous a été traduite en français par mes soins :

Évaluez votre niveau d'empathie grâce à un test scientifique. Cliquez pour tweeter

 

Source : Version anglaise du “Toronto Empathy Questionnaire”

 

Comme toujours, je tiens à signaler que ce test n’a pas nécessairement de vocation diagnostique. Ne réduisez donc pas votre personne (ou autrui) à un score. L’objectif est surtout de vous fournir une base de réflexion pour développer ou ajuster votre empathie.

Néanmoins, sachez que si votre score est très faible, votre profil ressemble à celui de personnes souffrant d’autisme de haut niveau ou du syndrome d’Asperger.

 

Conclusions

Au quotidien, nous avons tous besoin d’empathie. Cela nous permet de fonctionner de manière efficace tant au niveau personnel que professionnel. Réaliser un test scientifiquement valide en la matière peut vous aider à vous situer ou à identifier des marges de progression. Par exemple, il peut être intéressant de travailler l’empathie dans sa version positive. Plus largement, c’est en observant et en décryptant les émotions et réactions des autres qu’on peut mieux les comprendre et réagir de manière appropriée. Cela peut passer par la fiction (livres, films, séries, etc.), le dialogue, ou même un travail sur l’humilité intellectuelle.

Quels que soit vos résultats, il est toujours intéressant de cultiver l’empathie. Elle vous donnera plus d’outils et d’éléments pour vous adapter aux situations délicates et en tirer le meilleur parti. Faire preuve d’empathie est bénéfique pour tout le monde, tant pour soi que pour les autres !

 

Références

Voir les références
  1. Baron-Cohen, S., & Wheelwright, S. (2004). Baron-Cohen et Wheelwright, 2004. Journal of Autism and Developmental Disorders, 34(2), 163‑175.
  2. Mcdonald, N. M., & Messinger, D. S. (2011). The Development of Empathy : How, When, and Why.
  3. Decety, J., & Cowell, J. M. (2014). The complex relation between morality and empathy. Trends in Cognitive Sciences, 18(7), 337‑339.
  4. Jeffrey, D. (2016). Empathy, sympathy and compassion in healthcare : Is there a problem? Is there a difference? Does it matter? Journal of the Royal Society of Medicine, 109(12), 446‑452.
  5. Decety, J., & Yoder, K. J. (2016). Empathy and motivation for justice : Cognitive empathy and concern, but not emotional empathy, predict sensitivity to injustice for others. Social Neuroscience, 11(1), 1‑14.
  6. Spreng, R. N., McKinnon*, M. C., Mar, R. A., & Levine, B. (2009). The Toronto Empathy Questionnaire : Scale Development and Initial Validation of a Factor-Analytic Solution to Multiple Empathy Measures. Journal of Personality Assessment, 91(1), 62‑71.
Bastien Wagener
WRITTEN BY

Bastien Wagener

Docteur en psychologie, je suis passionné à la fois par le développement personnel, mais aussi par la recherche sur les capacités et potentialités incroyables de l’être humain !
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Océane
Océane
8 mois plus tôt

Super, c’est quoi mon résultat ?

GNP
GNP
11 mois plus tôt

Bonjour,
Merci et bravo pour la vulgarisation.
J’ai une question concernant le TEQ que vous avez traduit. Ou est-il possible de trouver les points par question et comment interpréter ensuite les résultats ?

Peut-on dire que si l’on est en-dessus de 60% on se trouve dans la moyenne, qu’en en-dessous, on fait partie des personnes peu empathiques, et qu’en en-dessus des personnes très empathiques ?

Est-ce que l’on peut utiliser ce test pour permettre de réaliser si l’on a un résultat faible que l’on pourrait développer cet aspect dans sa personnalité ?

Merci pour vos éclairages

Rordu59
Rordu59
1 année plus tôt

Super ! J’apporte aujourd’hui un texte élogieux sur cet article qui me servira énormément ! Merci !

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