0707Votre travail actuel vous permet-il d’exploiter pleinement votre potentiel ? Est-il une source d’épanouissement ? Une des manières de répondre à ces questions est d’observer l’utilisation que vous faites de vos forces de caractère dans votre quotidien professionnel. Même si les évaluations subjectives ne sont pas à négliger, il existe aujourd’hui des outils fiables pour vous situer et vous aider à faire des choix de carrière grâce aux forces. Dans cet article, je vous propose de découvrir l’échelle d’utilisation des forces, construite à cet effet.
Les forces de caractère, c’est quoi ?
Les forces de caractère sont une capacité à ressentir, à penser et à se comporter d’une manière appropriée afin d’atteindre les objectifs que l’on valorise1. Elles ne se résument pas pour autant à des compétences techniques, mais plutôt à des manières d’agir (le « comment » et non le « quoi »).
Dans le monde professionnel, utiliser ses forces consiste donc à faire les choses d’une manière qui nous correspond. Bien entendu, certaines tâches ou missions se prêtent davantage à la mobilisation de certaines forces. Néanmoins, il existe toujours des moyens de solliciter chacune de vos forces principales pour gagner en efficacité.
Les bénéfices d’une utilisation optimale des forces au travail
Globalement, l’utilisation par un individu de ses forces principales au travail a de nombreux bénéfices :
- Performances améliorées
- Sentiment d’efficacité personnelle renforcé
- Davantage d’émotions positives
- De meilleures relations au travail
- Une plus grande satisfaction au travail et dans la vie
- Plus grand bien-être au travail
- Un sens au travail renforcé
Pour les organisations, cela permet aussi de faire baisser l’absentéisme ainsi que le taux de rotation des employés. Les avantages sont donc nombreux à tous les niveaux.
Si vous souhaitez en savoir plus et rentrer dans le détail de ces effets, je vous invite à lire cet article détaillé sur le sujet.
L’échelle d’utilisation des forces
Créée en 20072 puis traduite validée dans plusieurs langues depuis3,4, cette échelle permet d’évaluer le niveau d’utilisation des forces principales d’un individu au travail. Elle constitue également un outil intéressant pour mesurer les progrès d’une intervention sur les forces de caractère. Si vous souhaitez vous situer personnellement et avoir une meilleure idée des marges de progression existantes pour vous, la “Strengths Use Scale” (SUS) est un outil tout indiqué.
Ci-dessous, je vous propose de passer la version française de l’échelle5.
Évaluez l'utilisation de vos forces au travail grâce à un test scientifiquement validé ! Share on X
Que faire des résultats ?
Comme toujours, une évaluation n’est qu’une première étape, et non une fin en soi. Grâce aux commentaires fournis avec votre score, vous devriez avoir une meilleure compréhension de votre situation. Il ne faut cependant pas s’arrêter là. En fonction de vos résultats, plusieurs pistes de réflexion sont à envisager.
1. Analyser la compatibilité entre emploi et forces
Si votre score est très élevé, vous avez probablement trouvé votre voie. Mais si vous avez obtenu un score plus “moyen”, il se peut qu’une mobilisation plus active de vos forces vous permette d’améliorer vos performances et votre épanouissement au travail.
Prenez donc le temps d’analyser vos missions afin de voir si celles-ci pourraient bénéficier d’une plus grande mobilisation de vos forces. Si ce n’est pas le cas, c’est peut-être l’organisation dans laquelle vous travaillez qui pose problème. Dans certains cas, il s’agit même d’un problème plus profond. Il est alors probablement temps d’envisager des changements plus importants (changement de métier, de secteur d’activité, etc.).
2. Réfléchir à de nouvelles manières d’utiliser ses forces au travail
Pour cela, je vous invite à utiliser les outils suivants, proposés dans d’autres articles du blog :
-
- Une méthode scientifiquement validée pour utiliser vos forces au travail
- 7 pistes pour développer vos forces au travail
- Le Guide des Forces et la vingtaine d’outils qu’il propose pour passer à l’action
3. Repenser ses missions
Certaines de vos missions professionnelles pourraient probablement bénéficier d’un recadrage afin de mieux correspondre à vos forces. À l’inverse, d’autres missions méritent sans doute d’être déléguées. Par ailleurs, le fait d’ajouter de nouvelles tâches ou objectifs qui vous correspondent davantage pourrait probablement produire de meilleurs résultats pour vous et pour votre organisation. Prenez le temps de la réflexion pour repenser votre fiche de poste et la faire évoluer. Nous disposons la plupart du temps de marges de manœuvre qui ne nécessitent pas de renégociations ou de changement de poste. Commencez donc par ces éléments là avant d’envisager des évolutions plus drastiques.
4. Prendre de la hauteur
Ne vous arrêtez pas au seul critère des forces pour évaluer votre activité professionnelle actuelle. Bien entendu, je ne vous invite pas non plus à rejeter trop rapidement cette approche, avant même d’avoir tenté quoi que ce soit. Prenez le temps de vous approprier vos forces et cherchez à les mobiliser davantage au quotidien.
Néanmoins, ne vous limitez pas pour autant et intégrez à votre réflexion tous les autres critères qui peuvent avoir une influence positive ou négative sur votre satisfaction au travail : rémunération, ambiance/collègues, environnement matériel, compétences techniques manquantes, intérêt intrinsèque pour la profession et le secteur d’activité, etc.
La congruence entre environnement de travail et forces
Quels que soient vos résultats, il est important de prendre en compte la congruence entre votre environnement de travail et vos forces. L’application des forces au travail dépend ainsi de deux conditions6:
- Tout d’abord il faut posséder la force à un certain niveau pour être capable de démontrer un comportement pertinent en la matière.
- Deuxièmement les circonstances situationnelles dans l’environnement de travail doivent permettre d’exprimer la force.
Ainsi, l’applicabilité d’une force dans une situation donnée est définie comme le degré auquel les circonstances situationnelles autorisent le déploiement de comportements liés à cette force.
Pour élargir la réflexion sur le sujet, on peut considérer les choses sous l’angle des influences environnementale et personnelles7 :
- Les influences externes. Il s’agit ici des demandes normatives au travail et de la pertinence de comportements liés aux forces dans un environnement professionnel donné.
- Les influences internes. Celles-ci font référence à la présence perçue de facteurs qui pourraient faciliter ou handicaper les comportements liés aux forces (ex : pression temporelle, stress, etc.). La motivation intrinsèque à agir selon ses forces fait aussi partie des influences internes.
Forces et vocation
Les chercheurs se sont bien sûr intéressés à la corrélation entre certains profils de forces et certaines professions. D’une manière très large, on peut dire que plus la congruence entre les forces de caractère d’une personne et celles qui sont fréquemment présentes dans son secteur d’activité est élevée, et plus sa satisfaction dans la vie et au travail sera haute8,9. Certains profils de forces sont d’ailleurs surreprésentés dans certaines professions. Mais si vous ne correspondez pas au “profil type”, pas d’inquiétude. Il est toujours possible de trouver une manière appropriée et épanouissante d’utiliser ses forces dans un domaine d’activité qui vous captive, même si cela ne semble pas évident à priori.
Quoi qu’il en soit, si vous utilisez facilement vos forces au travail et qu’il existe une bonne congruence entre votre environnement professionnel et votre profil, vous aurez plus de chances de développer une vocation8. Cela aura des conséquences positives pour vous (satisfaction au travail, engagement, sentiment d’efficacité personnelle, bien-être, etc.) mais aussi pour votre organisation (productivité, turnover et absentéisme réduits, etc.)8.
Quel niveau d’utilisation viser ?
En clair, la congruence entre votre profil et votre environnement peut vous faciliter ou vous compliquer la tâche. Par ailleurs, plus vous chercherez à mettre en œuvre des forces très importantes pour vous (les premières du classement dans votre profil de forces), plus le retour sur investissement sera élevé.
Néanmoins, sachez qu’il faut appliquer au moins 4 forces “signature” (sur les 7 premières de votre classement) pour avoir des expériences positives nombreuses au travail. Pour développer une vocation, c’est bien entendu également indispensable. En effet, seuls ceux qui appliquent 4 ou plus de leurs forces “signature” au travail voient leur job comme une vocation6.
À l’inverse, quand on applique moins de 3 de ses forces principales au travail, les expériences positives sont peu nombreuses (sous la moyenne). Pour récolter tous les fruits d’un travail dans ce domaine, réfléchissez donc de manière large en incluant les 7 premières forces de votre classement dans votre stratégie.
Conclusions
Utiliser ses forces au travail ne sert pas uniquement à se faire plaisir. C’est un véritable vecteur de performance et de sens, tant pour les organisations que pour les individus. Et lorsqu’on entreprend un travail de développement de ses forces en milieu professionnel, il est souhaitable de commencer par une évaluation. C’est de cette manière qu’on peut ensuite mesurer ses progrès avec précision.
Alors n’hésitez pas à explorer vos forces, à vous les approprier, puis à les mobiliser davantage au quotidien. De nombreux outils sont disponibles sur Se Réaliser pour ce faire. Je vous garantis que vous ne perdrez pas votre temps et que vous récolterez rapidement les bénéfices d’un tel travail !
Références
Voir les références
- Linley, P. A., & Harrington, S. (2006). Playing to your strengths. The Psychologist, 19(2), 86‑89.
- Govindji, R., & Linley, P. A. (2007). Strengths use, self-concordance and well-being : Implications for Strengths Coaching and Coaching Psychologists. International Coaching Psychology Review, 2(2), 143‑153.
- Huber, A., Webb, D., & Höfer, S. (2017). The German Version of the Strengths Use Scale : The Relation of Using Individual Strengths and Well-being. Frontiers in Psychology, 8, 637.
- van Zyl, L. E., Arijs, D., Cole, M. L., Gliíska-Newes, A., Roll, L. C., Rothmann, S., Shankland, R., Stavros, J. M., & Verger, N. B. (2021). The Strengths Use Scale : Psychometric Properties, Longitudinal Invariance and Criterion Validity. Frontiers in Psychology, 12, 676153.
- Dubreuil, P. (2013). Les forces personnelles : Une source de performance au travail. Université de Sherbrooke.
- Harzer, C., & Ruch, W. (2012). When the job is a calling : The role of applying one’s signature strengths at work. The Journal of Positive Psychology, 7(5), 362‑371.
- Meyers, M. C., Dubreuil, P., & Harzer, C. (2021). Nurturing Happiness at Work Through Strengths Use. In J. Marques (Éd.), The Routledge Companion to Happiness at Work (Routledge, p. 224‑235). Taylor & Francis.
- Harzer, C., & Ruch, W. (2016). Your Strengths are Calling : Preliminary Results of a Web-Based Strengths Intervention to Increase Calling. Journal of Happiness Studies, 17(6), 2237‑2256.
- Gander, F., Hofmann, J., & Ruch, W. (2020). Character Strengths : Person–Environment Fit and Relationships With Job and Life Satisfaction. Frontiers in Psychology, 11, 1582.
Merci d’être passé(e) sur le site et d’avoir pris le temps de lire cet article ! J’espère que vous l’avez apprécié.
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